Le troisième festival du film grolandais s’est tenu vendredi 21, samedi 22 et dimanche 23 Septembre à Quend, commune de Picardie maritime qui clôt ainsi sa saison touristique sur un évènement aux retombées économiques certaines. Ce rendez-vous humoristique, musical et cinématographique de haute qualité est le fruit d’une collaboration entre les collectivités locales et l’équipe de groland que l’on ne présente plus. Il s’agit d’un grand moment de démocratie par le rire qui permet à des films « petit budget » intelligents et décalés d’être présentés devant un large public dans un contexte de formatage croissant de l’offre cinématographique et télévisuelle. Pour ses raisons, nous le défendons et nous le défendrons.
Il est regrettable, cependant, que des incidents inhérents aux évènements de cette ampleur aient été rapidement et de manière partielle et partiale, montés en épingle. Toute personne ayant un minimum d’expérience et de recul dans ce domaine sait que la présence en un seul lieu de tant de gens génère des incidents.
Le Conseil régional n’est pas du tout d’accord avec la lecture que le capitaine commandant la gendarmerie d’Abbeville a faite de ces évènements, cette dernière est caricaturale voire insultante pour les festivaliers. Elle se place de plus en totale contradiction avec le rapport de la Croix Rouge, très présente sur le terrain. Cela attriste et inquiète les personnes qui se battent pour faire vivre la culture et la Démocratie dans les territoires. Si ce genre de fantasmes sécuritaires venait à dicter au politique ses actions, nous pourrions tirer un trait définitif sur les festivals et autres évènements culturels très nombreux en Picardie et qui sont les plus sûrs ambassadeurs des talents artistiques présents et futurs.
Il est également scandaleux de voir la responsabilité des organisateurs mis en cause pour des évènements n’ayant pas eu lieu dans le cadre des manifestations du festival officiel. L’équipe de groland organise à Quend, avec de plus en plus d’expérience et de responsabilité, un grand évènement cinématographique dont la qualité et la notoriété ne sont plus à prouver. C’est sur cela que les organisateurs doivent être jugés, et encore par des gens qui au moins savent de quoi ils parlent !
Vouloir des manifestations culturelles parfaitement policées, sans un mot plus haut que l’autre, c’est nier ce qui fait la richesse de notre culture et nous a donné des outils d’expressions aussi précieux que la musique et le théâtre, c’est-à-dire un esprit festif et décalé vecteur d’imagination et de liberté. Cela revient également à souhaiter un festival sans festivaliers.
D’autre part, le décalage est tel entre la réalité des faits et l’interprétation qui en est donnée par la gendarmerie d’Abbeville qu’il est intéressant de se demander si derrière cette condamnation du festival, ce n’est pas l’émission culte de « Jules Edouard Moustic » qui est visée. Tout le monde sait que cette dernière, comme les Guignols de l’info, joue un rôle crucial dans le paysage audiovisuel français. Leurs prises de position courageuses dans un contexte de soumission croissante des médias à de grands groupes financiers ou au gouvernement attirent l’hostilité des partisans de plus en plus agressifs de la pensée unique. Les valeurs humanistes et républicaines qui sont les nôtres ne sauraient en tout cas tolérer cette accumulation de mauvaise foi, nous restons plus que jamais vigilants et prêts à défendre de toutes nos forces la liberté d’expression et de création.
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